Le village de Lambusart

Naissance du village

Période Néolithique

Tout d’abord, nous pouvons affirmer que les plaines de Lambusart on été habitées dès la fin des temps quaternaires. En effet, des vestiges d’un habitat néolithique ont été retrouvés.

Effectivement, deux habitats ont été découvert au niveau de "l'habitat de Fleurjoux" à 100m l'un de l'autre. Le premier, situé sur l'ancienne commune de Fleurus à côté du "Ry d'Amour" sur un sable bruxellien permettait aux habitants d'être au sec et une eau limpide était à leur disposition. Quelques fragments de poterie assez grossière ont été découverts mais les produits archéologiques sont, jusqu'à présent, purement lithiques. On retrouve le silex comme matière première mais on recueille parfois des instruments ou des éclats de débitage ainsi que des objets en grès. Malheureusement, les vestiges de cette station préhistorique sont disparus à cause de l'exploitation du sol. Bien qu'imparfaitement exploré, le gisement de Fleurjoux a permis de fournir de informations sur les outillages qui proviennent de l'industrie robenhaussienne et certains qui ont un faciès tardenoisien.

Passons à présent à "l'habitat de Lambusart". Séparé par un petit vallonnement de la station de Fleurjoux, au lieu dit "Neuve Baraque" se trouve également un habitat néolithique sur une surface de plus de 8 hectares. Les instruments retrouvés sur cette station sont plus grossiers en comparaison à ceux de Fleurjoux et ceux-ci et sont d'une autre facture; beaucoup sont de type de Spiennes et la matière première provient de ce seul atelier. On va y retrouver des instruments plus perfectionnées vers le ruisseau de Plomcot et des plus rudimentaires ainsi que des haches à proximité de la ferme de la Neuve Baraque.

Ensuite, un troisième habitat de Lambusart a été signalé. Celui-ci se situe sur la commune de Farciennes juste à la limite de Lambusart, au lieu-dit "baty des boeufs", baty désignant un lieu planté d'arbres où les habitants se baladent).

En conclusion, on constate que les plaines de Fleurus et de Lambusart on été habitées dès la fin des temps quaternaires et que le premier site de Lambusart est plus ancien que le second.

Certain d'historiens croient qu'à la fin du Néolithique, les peuplades se spécialisaient et se mettaient d'accord avec le site qu'elles occupaient.

Antiquité

Concernant l’époque romaine, on y a retrouvé en 1859, des vestiges d’un ancien cimetière romain ainsi que des vieux pots contenant des ossements, une pièce de monnaie de forme carrée et très mince. On y trouva également un plateau sur lequel avait reposée une urne dont on voyait la trace d’un pied, ce dernier était recouvert d’un vernis rouge foncé, au centre se trouvait le nom en relief d’un potier appelé « Locirni » dont il semble qu’il n’y a été trouvé de produits qu’à Amiens et à Londres. En 1875, après d’autres fouilles, on retrouva des débris romains, des tuiles, des briques et deux grandes ardoises dont une a été déposée au musée de la Société paléontologique et archéologique de Charleroi en 1877.

Moyen-Age

L’histoire de la ville de Lambusart commence vraiment en 1101. A cette époque, le village était connu sous le nom de « Lambertisartum ». Le village appartenait alors à Jeanne de Constantinople, comtesse de Hainaut.

L’étymologie de Lambusart est très simple : Lamberti sartum soit le sart de Lambert (sart ou essart se dit d’un bois défriché mis en culture).
L’étymologie de Lambusart ne varia guère au cours des siècles.

- 1415: Lambusart
- 1465: Lamboussart
- 1527: Lambuissart
- 1636: Labuissart

Il est à rapprocher de « Lambielbus (12ème siècle), Lamberlebus (1770) qui était un bois, maintenant défriché, qui jouxtait la limite des communes de Lambusart et de Wanfercée-Baulet.

Nous possédons très peu d'informations sur cette période.

La seigneurie à Lambusart

Vous retrouverez ci-dessous la liste dans l’ordre chronologique des seigneurs à Lambusart :

- 1235 : Jacques de Bailleul, chevalier reçoit en fief lige de la comtesse Jeanne de Flandre, la terre de Lambusart.
- 1343 : Robert, seigneur de Morialmé.
- 1418 : Everard de la Marcle
- 1527 : De Mérode, seigneur de Morialmé.
- 1573 : Henin de Boussu
- 1588 : Philippe, comte de Mérode dont l’épouse est Jehenne de Montmorency (leur tombeau se trouve en l’église de Châtelineau).
- 1591 : Isabelle de Mérodé.
- 1629 : Philippe Lamoral, prince d’Isenghien.
- 1632 : Marguerite, baronne de Mérodé et d’Isenghien.
- 1679 : Philippe Balthazar de Gand.
- 1680 : François de Gand.
- 1685 : Jean de Gand.
- 1730 : François-Louis Puissant.
- 1732 : Louis de Gand.
- 1734 : Alexandre de Gand.
- 1755 : Don Joseph de Solre.
- 1760 : Princesse de Lauraguai
- 1768 : Elisabeth Pauline de Gand.
- 1781 : Louis Englebert d’Arenberg.

Ce fut le dernier seigneur de Lambusart. La Convention nationale publiait le 5 novembre 1795, le décret de l’Assemblée constituante des 4,6,7,8 et 11 août 1789, portant l’abolition du régime féodal.

Baillis et magistrats communaux

Le bailli était le plus haut officier de la communauté. Son office s’étendait sur Châtelineau qui appartenait à la même seigneurie. Il possédait la haute police de la seingneurie, avec tous ses droits et ses conséquences. C’était à lui à poursuivre les meurtriers mais il ne pouvait provoquer aucune enquête sans en avoir avisé le Conseil. Il devait également surveiller les intérêts de seigneur et présidait aux délibérations du conseil.

- 1583 : Antoine Simonet
- 1627 : Philippe Desmartin
- 1679 : Charles Demoustier
- 1701 : Jean de Pimentel
- 1732 : Joseph Piérard
- 1589 : Grégoire Massart
- 1671 : Pierre Laventurier
- 1680 : Pierre Fontaine
- 1710 : André Rigot
- 1733 : François Jadot

XVI et XVIIèmes siècles

Sous l'ancienne juridiction, Lambusart appartenait au Comte de Hainaut et au baillage de Fleurus.
En 1795, on y comptait 174 habitants dont l'ecclésiastique, 43 hommes mariés ou veufs, 42 femmes mariées ou veuves, 32 garçons de 12 ans et au-desssus, 22 filles de 12 ans et au-dessus. Il y avait alors 42 maisons, 31 chevaux, 19 bêtes à cornes et 6 chariots.

À cette période, il s'abat sur nos contrées un véritable ouragan de sorciers et de sorcières. Les effets sont étranges. Une panique s'empare de tout le monde. On ne rêve que de sortilèges, on voit partout des sorciers et des sorcières, pas un accident arrive sans qu'on l'attribue à un maléfice et sans qu'on ne cherche autour de soi les coupables. Cette facilité de commettre le mal en se voilant d'un brouillard de magie, de se rendre redoutable et de commander la crainte à l'aide de quelques simagrées étendit rapidement. La contagion des sorcières. Le fléau prit des proportions inquiétantes. Le repos des campagnes fut troublé, la paix des familles compromise et un cri général s'élève sollicitant une répression énergétique. Le chemin de campagne conduisant de Vieux-Campinaire au bois de Farciennes à la limite de Lambusart avec Farciennes, au lieu dit "Baty des sorcières" fut de tout temps le rendez-vous des gens pratiquant les sortilèges et maléfices. C'est là que la police dut intervenir contre une catégorie de personnes dangereuses et nuisibles : les sorcières.

Localisation du village au XVIIème siècle


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Vers le XVIIème siècle, la localisation du centre de Lambusart n’était pas exactement la même qu’actuellement.

En effet, vers 1600, une aquarelle d’Adrien de Montigny pour le duc de Croÿ, met bien en évidence que le centre du village était situé de l’autre côté du ruisseau d’Amour, près de la pierre bleue.
La gouache d’Adrien de Montigny présente le village vu du sud. On peut y voir le ruisseau d’Amour (ou de Plomcot) traversant la localité du sud au nord et passant au chevet de l’église.

L’autre ruisseau, sans nom et situé à droite, provient de la fontaine et des sources du bois seigneurial. Le moulin qu’il actionne est celui du « Moniat » mais la vue est faussée car celui ci est situé à plus de deux kilomètres de l’église à vol d’oiseau.

Vous y voyez également l’église ancienne entourée de son cimetière ainsi que son cimetière pour animaux. Pour des informations détaillées sur l'ancienne église, voir "Edifices religieux".

Le chœur, au chevet plat, est plus large que la nef où à mi-hauteur s’accroche s’accroche un porche d’entrée sous bâtière. Le chœur et la nef sont percés de grandes fenêtres cintrées. Nous observons également un cordon de pierres court tout le long de l’édifice.
Le clocheton, couvert d’ardoises, n’est qu’une simple construction en bois à claire-voie, au centre duquel on distingue l’échelle d’accès à l’étage. Au chevet, une passerelle, permet le passage du ruisseau sans nom. Elle conduit à une demeure de pierres faite de deux bâtiments en long, de dimensions et de volumes différents. Il s’agit du château d’Amour, propriété du seigneur et parfois, résidence de son bailli.

Le bois au fond évoque les bois de hautes futaies du seigneur, du seigneur de Ligny, du prieuré d’Oignies et la petite part communale.
Les quelques chaumières avec leurs toits de paille symbolisent le village, le long du chemin allant à Namur.

Ci-dessous, une extrait de la carte de P. Van der Maelen établie entre 1846 et 1854. Chaque rectangle noir correspond à une habitation et le cercle à l'emplacement de l'église. Les grosses fermes, les moulins, les chapelles et les chemins sont aussi mentionnés. En haut, le charbonnage du Petit-Try, à droite, le Campinaire et le charbonnage de Fontenelle. La ferme brûlée est la ferme Hoornaert, brûlée au temps de Napoléon (voir "les guerres").

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L’ancien château a été détruit en même temps que les maisons de « Taille Gueule » au XXème siècle à cause de la mine. Il ne reste maintenant plus qu’une prairie. Celui-ci était de petite dimension était situé sur une butte contiguë à la première nécropole, au milieu de laquelle s'élevait une modeste église. La première école de la commune était également contiguë au cimetière. Le château devait servir de pied à terre aux seigneurs du lieu lors de leurs visites. On ne connait malheureusement rien de ce château qui avait été transformé en maisons et ensuite détruit. En 1943, on pouvait encore voir les fossés qui l'entouraient.

L’étymologie du château d’Amour est simple : Amour = du germanique Ahwî (A) aqua en latin qui donne l’Aa, fleuve en France, et de Môrs, mœurs, marais donc eau prenant sa source dans un marais. Les terres de Lambusart étaient marécageuses de ce coté là du village.

A deux kilomètres, on trouvait un moulin, le moulin du « Moniat ». Il se situait vers le bas d’un grand ravin, dans le bois parcouru par le Ry du Moniat.
Plus exactement il y avait deux moulins, le premier, plus petit, situé en amont, le second, le plus grand en aval. Le Ry du Moniat alimentait les quatres réservoirs nécessaires au fonctionnement des moulins. Par la suite, le déboisement de la colline réduisit le débit du ruisseau, l’empêchant de remplir encore son office. C’est autour de ces moulins que s’articulera au fil des siècles le hameau du Moniat.