Le village de Lambusart

Les guerres

Par le manque de documents, il ne peut être apporté de preuves des dégâts qu’aurait subi Lambusart suite aux conflits dont notre région fut le théâtre.

IL est vraisemblable que lors de la guerre entre le comte de Namur et le duc de Brabant (1325-1333) qui a entraîné l'incendie de Fleurus, Lambusart ait souffert de ce conflit. Il en fut certainement de même en 1336 lorsque survint le conflit entre le comte de Namur et le seigneur d’Aiseau.

Au siècle suivant, la succession du comté de Namur aux ducs de Bourgogne suscita des guerres entre la Bourgogne et la principauté de Liège. Les seigneurs de Lambusart y furent très impliqués. Fleurus lui-même en subit les conséquences par un nouvel incendie
en 1431.

Le
XVIe siècle entre en fanfare par l’épidémie de peste de 1514 et se poursuit par le pillage et le saccage que les troupes d'Henri IL, roi de France, vinrent porter dans notre région en 1554. La rivalité entre Philippe I d’Espagne et Henri I apporta encore la désolation l’année 1556.

En
1568, le passage des troupes de Huguenots français, commandées par le sire de Genlis, fut la cause d’une nouvelle dévastation. Puis en 1572, ce fut le passage et le séjour des troupes du prince d'Orange, du comte de Mansfeld et des reîtres du duc d’Albe.

De plus, en
1576, les troupes espagnoles cantonnées à Fleurus et dans les environs se mutinèrent et imposèrent des contributions en pillant là où elles pouvaient le faire. L’année suivante, c’est la plus triste confusion. Battu à Gembloux le 31 janvier 1578 par l’armée de Don Juan, l’archiduc Casimir, prince palatin, dévasta et incendia toute la région (Aywièrs, Villers, les fermes de Chassart, la ville de Fleurus avec son église. Les fermes et habitations de Fleurjoux et de Martinroux furent pillées et à moitié détruites. Il en fut certainement de même pour Lambusart.

En
1582, le siège de Namur par le duc d’Alençon, ramena toutes les misères habituelles. En 1586, ce sont à nouveau les Espagnols qui sont sur le terrain et voulurent se mutiner.
Cinq ans après, même scénario. Le bailli de Fleurus, Jean de la Mouillye, invite les mayeurs des communes voisines à se joindre à lui pour répartir les contributions le plus équitablement possible. En 1594, ce sont les troupes de la compagnie de Jacques Belle-Joyeuse, des Espagnols et des Italiens, qui imposent des contributions à Fleurus et aux villages environnants.

En
1595, de nouvelles troupes mutinées, venant de Tirlemont, désolent toute la région. Le prince d'Orange, en voulait particulièrement à l’évêque de Liège, Ernest de Bavière, l’un des adversaires les plus actifs du parti protestant en Allemagne. Ayant pris par surprise le château de Huy, il s’en servit comme base et de là, vint jusqu’à Fleurus qui, littéralement, fut saccagée et brûlée, y compris la nouvelle Halle. En septembre 1595, Huy fut reprise. Mais l’année suivante, des incursions de Hollandais vinrent à nouveau piller et ravager.

C’est lors de cette incursion que la tour de l’église de Fleurus, avec les habitants qu’elle abritait, fut incendiée et que ceux-ci y périrent. Le lendemain, ce fut le tour de la chapelle castrale de La Haye à Saint-Amand. : En 1597, le bref passage du colonel Alphonse d”’Alve, dit Labourlotte, et puis celui des troupes du comte de Mansfeld, ne fut pas sans laisser de traces. C’est en 1598, le 2 mai, que fut signé à Vervins la paix entre Philippe IT et Henri IV.

Philippe I décédé, commençait la période d’Albert et Isabelle, ce qui n’empêchât point les soldats espagnols et italiens en garnison à Fleurus de se mutiner. Les habitants de Châtelineau, qui devaient loger des soldats espagnols, convinrent avec les habitants de Lambusart, que ceux-ci logeront ces soldats, moyennant sept patards par tête et par jour.

Ce n’est qu’à partir de
1607 que la paix se rétablit mais fut interrompue par la guerre de Trente Ans (1618-1648). Les dernières armées du protestantisme, commandées par Ernest de Mansfeld, durent fuit l’ Allemagne et voulurent se réfugier en Hollande.
Une bande de 6 à 7000 paysans du Brabant vinrent occuper Pont-de-Loup pour empêcher le passage de la Sambre. Ils y restèrent sept jours mais ils ravagèrent les campagnes et coupèrent les récoltes. Par son audace en traversant la Meuse à Mézières le 22 août 1622, Mansfeld était Je 28 au soir à Wangenies et à Fleurus.

Gonzalès de Cordova à sa poursuite passa la Sambre le 27 au gué de Pont-de-Loup et vint prendre position dans la plaine de Fleurus. Ce fut la première bataille de Fleurus du 29 août 1622.

La période danoise (1625-1629) de cette guerre de Trente Ans laissa notre pays assez calme. Puis ce fut la période suédoise (1620-1635) et enfin la période française (1635- 1648). Il est vrai que le cardinal de Richelieu avait pris accord avec les Hollandais et espérait, en partage avec eux, annexer notre territoire. Ce sont des Croates, envoyés par l’empereur pour arrêter l'invasion des Français qui occasionnèrent de grands dégâts dans la région. Le passage de troupes continue de 1635 à 1659. Ils cantonnent à Fleurus et rationnent dans les environs.

En 1666, le marquis de Castel Rodrigue, venu avec toute une armée, fit lever les premières fortifications de Charleroi, qui tient son nom de Charles I, successeur de Philippe
I.

Après la paix des Pyrénées (1659), la guerre de dévolution (1667-1713) ramène les troupes françaises dans nos régions. Turenne prend Charleroy le 2 juin 1667. La paix d’Aix-la-Chapelle (1668) fut bientôt suivie de la guerre de Hollande (1672-1678).

Le 11 mai
1672, Louis XIV passa entre Fleurus et Baulet à la tête d’une puissante armée. Et cela continue.

Après la bataille de Seneffe (11 août 1674), la mésintelligence se glisse parmi les alliés et permet aux Français d’enlever un grand nombre de villes en 1675, 76 et 77, avec tous les malheurs qu’entraînent le passage de troupes et les camps qu’ils établissent à Velaine, à Fleurus, à Thiméon, à
Ligny.

Le 6 août 1677, siège de Charleroy par le prince d'Orange. Les affaires traînent en longueur et amènent la paix de Nimègue le 17 septembre 1678.

Le 23 mars
1684, M° de Montal vient mettre le feu aux quatre coins de Fleurus et un au centre afin de brûler entièrement la ville. Cela fut fait en représailles de deux granges brûlées par les Espagnols au village d’Avenelle, et de deux maisons près de Guise. Ils avaient fait de même à Gilly.

L'Espagne accepta toutes les conditions des vainqueurs et signa la Trêve de Ratisbonne le 15 août 1684.

S’ensuit la guerre de la Ligne d’Augsbourg (1688-1697). Fleurs fut presque continuellement occupé par des troupes. Le prince de Waldeck marche à la rencontre des Français et remporte Ja victoire de Walcourt le 27 août 1689. Son passage est marqué par des destructions des récoltes et des terres. La campagne de Taille-Gueule eut particulièrement à en souffrir.
L'année suivante,
1690, le maréchal de Luxembourg prend sa revanche à Fleurus.

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Extrait du "Premier plan de la Bataille de Fleurus du 1er juillet 1690" (Chev. De Beaurain)

C'est la seconde bataille de Fleurus. Quels malheurs pour la ville. Elle fut à moitié incendiée. Voilà une gloire dont elle se serait bien passée, si on lui avait demandé son avis!

Le 18 janvier
1674, on enterre Jean Sacré, fils de Jean et de Jeanne Stayesse, fermiers de Martinroux, tué par les Français.

En
1691, le 2 octobre, les Français réquisitionnent et emportent 24 vaches de la ferme de Fleurjoux.

L'année
1692, avec le siège de Namur, fut des plus désastreuses. Si la ville de Fleurus était en partie incendiée, Fleurjoux, Martinroux, le Campinaire furent complètement anéantis. Si en 1622, on comptait 20 maisons à Martinroux, 6 à Fleurjoux, en 1698, il n’est plus question de rien. Elles n’ont pas été reconstruites. Ces deux quartiers ne se sont jamais rétablis.

La paix de Ryswick des 20 septembre et 30 octobre 1697 rendit Charleroy, Fleurus et les environs à l'Espagne. Pour couronner le tout, une invasion de souris a infesté la campagne durant l’hiver 1699-1700.

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C'est la guerre! 1706. Cette année le maréchal de Villeroi perd la bataille de Ramilies. Il y a déjà longtemps que les français mangeant tout ce qu'ils peuvent prendre.

1707. L'armée française se réunit et s'organise au commencement de la campagne près de Binche. De là, le duc de Vendôme, qui la commande, va prendre d'assaut le fameux camp de Gembloux où il y eut un grand carnage d'hommes. L'armée française suit ensuite jusqu'à Mons l'armée des alliés, commandée par les duc de Malborough.

Pendant cette période, notre région reçoit souvent la visite de détachements militaires et les pillages ne manquent pas.

Le fait suivant en est témoin :

Le 28 mai 1707, Jacques Gruain, dit Bel-Aire, soldat placé en sauvegarde par le duc de Vendôme, dans la ferme du seigneur de Châtelineau, à Lambusart est assailli à 9 heures du matin, par des soldats pillards des régiments du roi, de la Marck, d’Espaar, de Saint-Sulpice, de Greda allemand, de Saint-Vallier, d’Oesuroy et de Poitou qui voulaient pénétrer dans la ferme et prendre ce qui était à leur convenance, disant qu” ils ne se souciaient pas plus « de la sauvegarde de Son Altesse Electorale de Bavière non plus que de celle de monseigneur le duc de Vendôme ». Mais la sauvegarde les tint en respect pendant plus de deux heures.

Les envahisseurs voulant arriver à leurs fins, mirent le feu au toit en paille de la ferme. Lorsque survint le père Eloy Ligny, récollet, qui avait été administrer des blessés à Baulet et qui les avait ensuite conduits pour les faire panser à Fleurus où se trouvait un hôpital. Le père Eloy par deux fois éteignit le feu, mais les soldats le mirent une troisième fois, en le menaçant de le tuer s’il ne les laissait faire.

Les bâtiments furent bientôt en flammes et le soldat de garde faisant son devoir jusqu’au bout, tira sur les assaillants et tua un des pillards, mais les autres pendant l'incendie, s’emparèrent de tout ce qu’ils purent emporter.

Jacques Belle-Aire s’échappa dans la bagarre et vint accompagner du père récollet, faire rapport à la justice de Châtelineau, qui dressa acte de leur déclaration.
Bien que relevée de ses ruines dès 1708, elle a été nommée « la ferme brûlée », ce qui ne l’empêcha point d’être encore brûlée lors de la bataille de Fleurus de 1794.

Tiré des Annales de Châtelineau par J.Kaisin


De
1701 à 1714, ce fut la guerre de succession d’Espagne. Le gouverneur des Pays-Bas, le duc Maximilien de Bavière, reconnut le nouveau roi d’Espagne, le duc d’Anjou, qui prit le nom de Philippe V. Il appela clandestinement les troupes françaises qui chassèrent les Hollandais et prirent de nombreuses places fortes, telle celle de Charleroy. Ce furent encore de nombreux militaires à qui il fallut assurer logement, nourriture, provisions, rations de fourrage.
Vint ensuite la période autrichienne de 1713 à 1792, de 1793 à 1794.

Après quelques années de flottement, ce fut la période de l’archiduchesse Marie- Élisabeth qui amena la tranquillité et la paix.
Charles de Lorraine qui lui succéda en 1742 vit la bataille de Fontenoy (11 mai 1745) qui ramena les Français. Charleroy et Namur tombèrent en leur pouvoir. Recommence alors le séjour successif et onéreux des troupes ennemies : cavaliers hongrois, dragons français.
Les sauvegardes coûtent cher pour se faire des amis chez les chefs, ce qui n’empêche point le ravage complet des campagnes, telle celle de la ferme de Fontenelle.
Si la paix conclue à Aix-la-Chapelle le 13 octobre 1748 amène le retrait des troupes, celles-ci furent suivies par un nombre important de voleurs infestant les routes.

Cela dura au moins jusque fin 1753, malgré les traques effectuées.

S’ensuivit la guerre de Sept Ans (1756-1763). Dès 1762, vint enfin une période de tranquillité polotique et dès lors de prospérité relative. On peut enfin songer à réparer les routes, refaire les ponts, curer les ruisseaux et les fontaines.

Charles de Lorraine meurt le 4 juillet 1780 et Marie Thérèse décède à Vienne le 29 novembre de la même année. Lui succède alors Joseph IT avec ses réformes.
La révolution brabançonne (1787-1790), mal commandée par des incapables ou des traîtres, ne dure vraiment pas.

Joseph I, décédé, est remplacé par son frère Léopold I. Celui-ci meurt le 1* mars 1792 et son fils François I lui succède.

Vint alors la première période française (1792-1794). Vainqueurs à Jemappes dès le 8 novembre 1792, ce fut le début du « Grand chambardement » :suppression des autorités existantes, des impôts, droits, contributions qui sont remplacées par d’autres levées d’impôts bien pires, confiscation des biens appartenant aux établissements publics, aux corps et communautés laïques et religieuses, ...

Pour l'élection des membres de l’administration provisoire, Lambusart fut réuni avec Les Alloux de Tamines. En effet, il était prévu un représentant par 333 habitants. Lambusart en comptait 209 et Les Alloux 74. Le total de 283 leur donnait droit à un représentant.

Si les Belges étaient fatigués des Autrichiens, et avaient en quelque sorte désiré les Français, ils furent vite désillusionnés.

La restauration autrichienne de 1793-1794 fut un répit, jusqu’à la campagne de 1794.

En 1794, c’est Gilson qui est mayeur de Lambusart, tout en étant aubergiste à Fleurus. IL est adversaire du régime français. Il est donateur, le 14 février 1794, de 3 florins 3 sols en faveur de la souscription pour subvenir aux frais de guerre contre la France.

La bataille de Fleurus du 26 juin 1794

La situation politique et militaire avant cette bataille :
Août 1792, fin de la royauté en France. Les monarchies européennes ont peur de la propagation des idées révolutionnaires et se coalisent. Les victoires françaises de Valmy et de Jemappes permettent aux Français d’annexer nos régions.

Avril 1793, les Autrichiens reprennent le contrôle de nos régions par leur victoire à Neerwinden. Les Britanniques défendent l’Escaut et les Autrichiens campent sur la Meuse. Côté français, Pichegru commande l’armée du Nord qui doit s’opposer aux Britanniques et Jourdan ,à la tête des armées de la Moselle et des Ardennes doit affronter les Autrichiens. Les armées françaises sont très motivées à l’inverse des troupes coalisées qui elles, se trouvent être bien entraînées.
Pour reprendre le terrain perdu en 1793, protéger leurs frontières et porter celles-ci au Rhin, le général Carnot veut faire progresser l’armée du Nord par Ypres et Audenaerde en direction de Bruxelles. L'armée des Ardennes doit prendre Charleroi, place forte qui commande la frontière, pendant que l’armée de la Moselle s’avance vers Liège.
En même temps, du côté des alliés, ils veulent prendre Paris en passant par Valenciennes et Laon.

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Bataille de Fleurus 26 juin 1794


Après plusieurs tentatives infructueuses, le général Marceau franchit la Sambre, et, le 25 juin, conquiert la place de Charleroi et s’y installe. Les armées françaises, fortes de 80.000 hommes s’entendent sur un front de quelque trente kilomètres au nord de Charleroi.

Le lendemain, le maréchal autrichien Frédéric Josias, duc de Saxe-Cobourg tente de rompre l’encerclement de la ville dont il ignorait la reddition. Il disposait de 52.000 hommes en cinq colonnes.
La première colonne est commandée par Guillaume Frédéric d’Orange-Nassau, futur roi des Pays-Bas en 1815. Il opère sur Fontainel’Evêque dont il s’empare et marche sur Marchienne-au-Pont, pour couper la retraite française en occupant le pont. Les Français opposent une résistance farouche et le repoussent dans ses retranchements de
Fontaine l’Evêque.

La deuxième colonne alliée, commandée par le maréchal Quasdanovich, prend le bourg de Frasnes où la cavalerie de Dubois est renforcée par une compagnie d’artilerie légère. Ils résistent durant trois heures, mais les défenseurs sont obligés de se retirer sur Gosselies. La retraite de la première colonne découvre le flanc droit de la deuxième, ce qui oblige le maréchal à la retirer vers l'arrière.
La troisième colonne, commandée par le Feld-Zeugmeister Kaunitz, avec 6.000 hommes, s’empare d’Heppignies, mais est stoppée par la division de Championnet qui se retire sur la crête entre Heppignies et Wangenies. Son arrière garde se retranche dans le cimetière d’Heppignies. Sur ordre de Jourdan, Chamionnet reprend l’offensive, mais celle-ci concorde avec la retraite ordonnée par Cobourg.
La quatrième colonne, commandée par l’archiduc Charles, totalise 6.000 hommes et attaque Fleurus où les Français résistent. La cinquième colonne, sous le même commandement et celui du baron de Beaulieu,
est forte de 8.000 hommes et marche sur Lambusar et perce les lignes françaises. Celles-ci, à Fleurus, doivent se retirer afin de protéger leur flanc droit dégarni. La quatrième et la cinquième colonne essaient de conquérir Lambusart, mais les Français y boutent le feu et organisent une contre-attaque désespérée.
Marceau avait disposé le gros de ses troupes dans la plaine au nord de la ferme
de la Baraque. Ce camp est enlevé par les alliés vers 11h30 et Marceau se retire sur Lambusart. Lefebvre, à Fleurus, attaqué de toutes parts, se retire sur le Campinaire.

Les Français sont embusqués derrière les haies des jardins. L’archiduc Charles piétine devant cette nouvelle position. Par contre, Beaulieu entre dans Lambusart et, avec quelques pièces d’artillerie, essaie de forcer les îlots de résistance français. Lefebvre l’attend et retient son tir jusqu’à mi-portée. Le feu d’enfer qui s’ensuit occasionne de très lourdes pertes aux assaillants. Pendant ce temps, la bataille fait toujours rage dans le village de Lambusart qui est pris et repris trois fois. En désespoir de cause, les hommes de Marceau boutent le feu aux habitations, ce qui occasionne l'explosion de caissons de munitions. Vers 17 heures, Lefebvre lance une contre- attaque du désespoir qui, elle aussi, coincide avec l’annonce de la retraite des alliès, ceux-ci venant d’apprendre la chute de la place forte de Charleroi. La victoire finale est acquise aux Français.
Cette bataille a causé la destruction complète et intégrale de Lambusart. Toutes les maisons, les fermes, les champs, les récoltes, tout fut littéralement anéanti.

L'église elle-même, le bâtiment le plus proche du lieu où se déroulèrent les plus acharnés des combats, en souffrit terriblement. Son voisin, le château d’ Amour ne survécut pas. Puis Lambusart souffrit, comme toutes les autres communes, des impositions, pillages, mesures vexatoires, confiscations, ventes des biens nationalisés et de la conscription.
Echelle d'une Lieue

Plan de la bataille de Fleurus, 1794

L'Empire (1804 à 1814-1815) fut un peu plus calme mais la conscription plus intense.

Juin 1815. La bataille de Fleurus-Ligny ne semble pas avoir apporté trop de désagréments à Lambusart, si ce n’est le passage des troupes des alliés.

La période hollandaise (1815-1830) fut pour Lambusart comme pour tous les environs. Elle suscita un volontaire, Jean-Baptiste Duvivier qui se joignit à ceux de Fleurus pour aller combattre à Bruxelles.

Le couvent des religieuses servira d'hôpital et vingt-cinq français y sont soignés, dont plusieurs d’entre eux moururent.


La guerre de 1914-18 fut marquée, non seulement par la mort de plusieurs de ses enfants, mais aussi ,dès le 22 août 1914, par l’incendie et la destruction complète des ateliers Baudhuin. Il est vrai que ceux-ci portaient fortement ombrage aux émailleries allemandes. D’autres bâtiments civils furent aussi incendiés.

Auguste Duvivier fut passé par les armes sur le pont du chemin de fer sous le prétexte qu’il était un espion, mais surtout pour se venger de la mort d’un des leurs.

La guerre 1940-45 fut comme partout. Elle envoya en Allemagne non seulement des prisonniers de guerre mais aussi des déportés politiques, sans compter le S.T.O. Voir "personnalités du village" pour les combattants Lambusartois morts au combat durant la deuxième guerre mondiale.

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Carte en circulation en 1940 pendant la première guerre mondiale.

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Un grand merci à Stefan Helmrich pour la traduction.
Carte écrite en Sütterlin (en allemand Sütterlinschrift) c'est une écriture cursive (manuscrite) de la fraktur allemande, héritée de l'écriture gothique, développée en 1911 par Ludwig Sütterlin1. Introduite en Prusse en 1915, elle remplaça le Kurrent et s'est répandue en Allemagne dans les années 1920 et y a été utilisée jusqu'en 1941


Petite introduction historique par rapport à la carte postale : celle-ci a été écrite le 22 mai 1940, c'était le début d'une période très noire.

Le 10 mai 1940, l'offensive occidentale allemande débute par l'invasion des pays neutres des Pays-Bas, de la Belgique et du Luxembourg.

Le 15 mai, l'armée néerlandaise se rend.

18 mai 1940, après les échecs militaires de la France, le gouvernement est restructuré. Le maréchal Henri Philippe Pétain, 85 ans, devient vice-premier ministre Reynaud. Hitler ordonne l'annexion des territoires belges.

28 mai 1940, le roi belge déclare la reddition de l'armée et entre en captivité allemande.

6 juin 1940, la grande offensive des troupes allemandes en France commence par des percées sur le front nord-ouest français.

10 juin 1940, l'Italie déclare la guerre à la Grande-Bretagne et à la France.