Le village de Lambusart

L’émaillerie Baudhuin


D'abord installés à Wanfercée-Baulet, les frères Baudhuin : François, Auguste, Joachim et Emmanuel, y fabriquaient à la rue du Spinois, pour l'un, au Wainage pour les autres, divers articles en fer blanc ou en étamé.

La construction de leur atelier avait eu lieu en 1878. En 1886, le 16 janvier, François Baudhuin est autorisé par le collège échevinal à établir une machine à vapeur et une chaudière dans son atelier de chaudronnerie situé rue du Brisé (le Waïnage) et le 5 novembre de la même année,
établir un galvaniseur et de remplacer l'ancienne chaudière par une autre.

Recevant les matières premières nécessaires à leurs fabrications et expédiant leurs produits finis par chemin de fer principalement, ils cherchèrent à s'en rapprocher.

C'est ainsi qu'en 1889, sur un terrain pris à bail emphytéotiques appartenant à la famille d'Arenbers, ils érigent leur usine (première partie: la gauche) près de la gare de Lambusart.

En 1897, a lieu la construction de la partie droite et de l'installation, en 1898, d'une machine à vapeur de 90 CV. Ils cessent toutes activités en 1900 à Wanfercée-Baulet. Tout se fait alors à Lambusart.

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Les peintres et les apprentis en 1903
On peut y reconnaitre :
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1. Joachim Henriet 6. Florent Devillez 4. Eugène Meuter 5. Pierre Bertrand (du dragon) 8. Pauline Henriet (du dragon) 14. Fernand Henriet (du curé)

En 1905, le 10 avril, par devant Maître Léon Emile Joseph LEMAÎTRE,notaire à Châtelineau, a lieu la constitution entre les quatres frères, d'une société en nom collectif sous la raison sociale: "BAUDHUIN FRERES". Les associés y apportent les bâtiments sis à Lambusart, les ateliers, les machines, outils, matériaux à fabriquer et fabriqués, enfin tous les objets servants à l'exploitation de leur usine, les marchandises se trouvant en magasin ainsi que leurs créances contre les clients et les sommes d'argent déposées en banque. Cet apport est évalué à quatre cents mille francs. De plus, chacun des associés fait apport d'une somme de cent mille francs.

Constituée pour un terme de cinq ans, elle pourra continuer pour une nouvelle période de cinq ans si elle n'est dénoncée par l'un ou l'autre des associés. Le but de la société était la fabrication des ustensiles de ménage et les actes de commerce qui s'y rapportent.

En 1912, Joachim reprend la direction qui était alors assurée par son frère Auguste.
La guerre avait vu l'incendie le 21 août 1914 d'une grande partie des usines lors de l'invasion allemande. On raconte que les Allemands cherchaient l'usine afin de la détruire et de se venger car diverses machines achetées à l'état de mitraille en Allemagne, quelques années auparavant, avaient permis aux frères Baudhuin de lancer leurs fabrications et de concurrencer méchamment les Allemands dans leur propre pays.

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A gauche, l'usine, peu après le passage des Allemands. A droite, la construction de nouveaux bâtiments à l'entrée de l'usine.


L'usine fut reconstruite assez rapidement et on en profita pour construire le bâtiment, à l'entrée, qui servira de bureaux, ainsi que la seconde cheminée, après remodelage de la toiture.

Cette société sera dissoute le 8 octobre 1921 (Annexe au Moniteur belge du 22 octobre 1921 n° 10370).

À cette date, Joachim était décédé et ses héritiers avaient donné procuration à Fernand Baudhuin. Une nouvelle répartition des parts avait eu lieu le 17 septembre 1919. François et Auguste avaient vendus leurs parts.

L'assemblée générale du 22 octobre 1921 avait nommé comme liquidateurs de la société en nom collectif Messieurs Maurice, Cyrille et Fernand Baudhuin. Celle du 2 avril 1923 confie la liquidation aux deux derniers seulement.

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L'usine entre 2 guerres

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Tarif pour la vente en Belgique des Emailleries Baudhuin Frères en 1923. Source : delcampe.net


Le 17 mai 1941, les anciens actionnaires des Usines Baudhuin frères constituent une société de personnes à responsabilité limitée suivant acte reçu par Maître Robert LEMAÎTRE, notaire à Châtelineau, et dont les statuts ont été publiés aux annexes du Moniteur belge le 7 juin 1941, sous lenuméro 9165.
Cette nouvelle société porte le nom de "Anciennes Usines Baudhuin frères", ayant son siège social à Lambusart et est constitué de:
1) Fernand Baudhuin, professeur à l'Université, à Louvain,
2) Renée Baudhuin, épouse de Léonce Mayence, à Jumet,
3) Jeanne Baudhuin, épouse de Joseph Questiaux, à Fleurus,
4) Augusta Baudhuin, épouse d'Edouard Gougnard, à Nivelles,
5) Hyacinthe Baudhuin, épouse de Louis Evrard, à Lambusart,
6) Cyrille Baudhuin, à Lambusart,
7) Robert Baudhuin, à Lambusart, 8) Berthe Vassart, épouse Louis Grégoire, à Farciennes,

Avant guerre, la production des Usines Baudhuin se caractérise par une très grande diversité des modèles et variétés possibles (729 articles plus diverses autres en jaspé extérieur et blanc intérieur, 155 articles en fonte, plus les articles de brasserie et malterie, ceux en étamés, galvanisés et en ferblanterie, soit plus de 1300 articles différents.

Après la guerre, la production moyenne des anciennes Usines Baudhuin était d'environ 2000 kg d'articles émaillés, 600 kg de galvanisés et 250 kg d'étamés. Celle-ci était vendue principalement en Belgique, France, Angleterre, Hollande et aux Indes néerlandaises.

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Vue de l'entrée des usines Baudhuin en 1925


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Division Casserie 1925

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A gauche la découpe et à droite les fours en 1925

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A gauche, division Emaillerie et à droite les stockages et emballages.

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A gauche l'atelier peinture en 1925 et à droite Cyrille Baudhuin devant ses bureaux.


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Le catalogue de vente daté de 1932 donne le détail des 13 articles, en 10 diamètres dans la majorité des cas, et en 5 couleurs extérieures (noir – brun et gris moucheté -bleu-terre à feu-ombré bleu).
Un peu après (1934), ce nombre se réduit très fortement pour arriver à un peu plus de 200, y compris la fabrication sous la marque "ELITE" de 13 articles en diverses dimensions, de 21 articles galvanisés et 5 étamés).

Après la guerre, l'accent est mis sur les 7 pièces constituant une batterie idéale de cuisine, de marque ELITE -MAXIMA.

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Peu après, elle monte à 8 pièces avec une marmite à frites.
Vers 1954, voulant diversifier leur production, ils ont essayé de mettre en vente des ustensiles chromés (CHROMALUX -CHROMETALUX) mais il était trop tard.

Depuis quelques années, ils émaillaient aussi, à façon, des cuves pour lessiveuses ainsi que des tôles spécialement profilées pour la glissade des charbons dans les charbonnages. Celles-ci étaient simplement émaillés à la masse.

L'exploitation de l'usine cessera suite à la décision de l'Assemblée générale des associés en date du 26 mai 1954. Le bilan de cette année fait apparaître une perte de plus des trois quarts du capital.
Une Assemblée générale extraordinaire, le 23 novembre 1955 dissout
la société et la met en liquidation. Les liquidateurs sont Monsieur Fernand Baudhuin et Madame Bertha Baudhuin, épouse de Louis Evrard.
Avec la vente des biens de la société disparaît à toujours du paysage, un fleuron de ce savoir-faire wallon et le gagne-pain de nombreuses familles. Qui à Lambusart n'a eu un parent qui a travaillé "à Baudhuin"? A côté du charbonnage, c'était le principal employeur local.


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Moulin

Lambusart a eu très tôt un moulin. C'est le moulin du Moniat. Ce moulin, ou plutôt ces deux moulins, sont déjà renseignés dans un relief du seigneur de Farciennes en 1325 ainsi que dans un procès-verbal de relief, dans une série de noms de lieux-dits, dont le Molinial désignant le moulin de Lambusart. Il apparait encore dans un registre de cure de Farciennes dès 1444 où il en est question à propos d'un pré "gisant par delà la voie dou pont de Tergnée, elle voie dou moulin dau moulinia".
Il est acheté le 19 juin 1748 par Pierre Antoine Sandron et Marie Françoise Larsimont et en font le partage avec leurs trois enfants le 28 juin 1790.

Teinturerie

Une teinturerie nommée « L’hygiénique » était installée jadis dans la rue Omer Lison numéro 71 et était tenue par Léon Coompère et son épouse Jeanine Binon. Elle s’ouvre avant la guerre de 1940 et ferme dans les années 1950.

Imprimeries

Adolphe Pirmez, qui habitait rue du Wainage 24, tenait une imprimerie qui devient l’imprimerie Maison Pirmez.

L’époux de l’institutrice Marie Marguerite, Albert Henin fut également imprimeur.

Antoine Denis-Hocq avait tenu également à la rue de l’église (aujourd’hui rue Danvoie) numéro 42.

Vers 1912, on retrouva également les éditions "Claire" rue de la Station.

Dans la rue de la Station numéro 45, Jean-Baptiste Cors-Libois avait aussi tenu une imprimerie d’où sont sorties de très belles cartes postales de Lambusart, ainsi que des imprimés commerciaux et privés de très belle tenure.

Chaudronnerie

Il existait autrefois une chaudronnerie d’ustensile en cuivre. Elle était situé dans le sentier du bois Rascart (rue Omer Lison numéro 66) et tenue par Gaston Lixon et son épouse Germaine Namur.
Une fonderie de cuivre et de fer fut tenu en 1905 par Léopold Denuit-Servais et un atelier de forgeron par Jean-Baptiste Tasson-Sterck.

Ateliers mécaniques

La S.A TUBEX commence son activité en 1963 dans les locaux de l’ancienne émaillerie Baudhuin. Ils quittent le lieu de leurs activités pour se déplacer vers le zoning industriel de Fleurus en 1970/71.